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Il est 9h30
Quand on arrive devant la clinique, soit une demi-heure avant l’ouverture au public. Pourtant, elle est déjà là. Avec son t-shirt rouge trop grand pour elle et sa touffe de cheveux noirs, elle trottine devant l’entrée de la clinique. En voyant arriver le docteur Jafar, elle se précipite vers lui et s’accroche à sa jambe : « Tonton !! » s’exclame-t-elle, tandis que sa grand-mère, une dame vêtue d’un beau voile rose, tente de la calmer.
"Elle, c'est ...
« Elle, c’est Assamala Bibi », dit le Docteur Jafar. « C’est toujours la première à arriver le matin, puis la dernière à s’en aller le soir à l’heure de la fermeture. La première fois que cette petite est venue à la clinique, elle n’arrêtait pas de pleurer. Elle souffrait beaucoup et était terrorisée par les médecins ».
Nurshwaima, sa grand-mère raconte la suite :
« Mon mari et moi avons fui le Myanmar en août 2017». Nurshwaima et son mari font partie des plus de 600 000 Rohingya venus se réfugier au Bangladesh à la suite des violences d’août 2017. « Assamala Bibi et sa sœur nous ont rejoint au Bangladesh en août 2018. Restés au pays, ma fille et son mari se sont rendus compte qu’au Myanmar, les enfants n’étaient pas en sécurité, n’avaient pas d’avenir, et ils ont demandé à des voisins de nous les amener avec eux ici à Cox’s Bazar. Ils voulaient que ces deux petites puissent avoir un avenir serein. Ils aimeraient maintenant les rejoindre, mais le voyage coûte cher et ils n’ont pas assez d’argent » continue Nurshwaima.
Quand Assamala Bibi est arrivée...
« Quand Assamala Bibi est arrivée, elle était très malade. Elle avait beaucoup de fièvre, ne dormait pas la nuit et n’arrivait pas à manger. Nous n’avions pas de médicaments et ne savions pas quoi faire. Un jour, un homme de notre communauté est passé chez nous et nous a dit qu’une organisation humanitaire venait d’ouvrir une clinique au sommet de la colline et que les consultations y étaient gratuites. La première fois que j’ai amené Assamala ici à la clinique, elle n’arrêtait pas de pleurer. Elle ne voulait surtout pas que le docteur l’approche. Le Docteur Jafar a dû faire preuve de beaucoup de patience » !
La famille d'Assamala
« Nous l’adorons tous ici. Elle n’a que trois ans mais elle est tellement vive ! Elle parle tout le temps ! Elle était timide au début, mais plus maintenant ! »
Assamala Story
Read the last story in english and french here !
Written by Paola Barioli
Written by Paola Barioli
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